Pour une société de la reconnaissance

La société de la reconnaissanceSi Hervé Morin avait maintenu sa candidature et obtenu les cinq-cent signatures afin de pouvoir se présenter à l’élection présidentielle, j’aurai voté pour lui. Son idée de campagne principale était «la société de la reconnaissance», aujourd’hui plus qu’hier, c’est ce dont nous avons besoin. Il s’agit de reconnaître tout individu dans ce qu’il fait. Certainement utopique, cette démarche n’en reste pas moins essentielle. Considérer les entrepreneurs, les chefs d’entreprise les médecins, pharmaciens comme de bons français pour leur seul qualité à payer des impôts et les brider de toute initiative personnelle est une idée détestable De même, les fonctionnaires sont également constamment critiqués. Les enseignants, en particulier, les hauts-fonctionnaires, ensuite, les fonctionnaires de catégorie C, enfin. Les catholiques, musulmans, juifs, femmes, immigrés font l’objet d’anathèmes réguliers car ils constituent une minorité et donc un exutoire facile. Les métiers manuels sont constamment considérés comme secondaires. Il ne s’agit pas là par cette idée de prôner une société où les communautés doivent prendre le dessus sur notre modèle républicain. Il ne s’agit pas non plus de cesser toute critique et tout réforme de certaines catégories professionnelles. Il s’agit simplement d’arrêter la recherche de bouc-émissaire sous prétexte qu’il serait l’explication de nos problèmes. Cela ne veut pas dire qu’il faille faire preuve d’angélisme, de refuser d’affronter la réalité telle qu’elle est, d’accuser la société en cas d’échec en rejetant toute responsabilité personnelle et d’affirmer que tout les modèles se valent. Il est simplement nécessaire de redresser notre pays, même par la prise de mesures impopulaires, sans pour autant, donner le sentiment d’exacerber les passions. Préférer le rassemblement à la division est bien plus facile à dire qu’à faire mais est au combien essentiel.

Kephas